2013 Séminaire annuel des bibliothèques de la région de Dakar

mercredi 27 février 2013

Le séminaire annuel des bibliothèques de la région de Dakar, organisé à l’initiative de Lire en Afrique, s’est tenu le 27 février 2013, accueilli par la bibliothèque du centre culturel régional Blaise Senghor qui a gracieusement prêté ses locaux

Le séminaire a rassemblé les 11 bibliothèques du réseau Lire en Afrique de la région de Dakar ainsi que les 2 bibliothèques du réseau de la région de Thies : Meckhé et Thilmakha. Ces deux dernières, trop éloignées n’ont pu se déplacer mais ont communiqué leur bilan annuel. La bibliothèque de Ngor était absente.

Les participants ont commenté leur bilan de l’année 2012 en mettant l’accent sur les faits marquants de leur activité.

Au cours de la séance, Lire en Afrique leur a annoncé le lancement du projet de centrale des bibliothèques de la région de Dakar, initié par les régions Ile de France et Dakar.

Ce projet vise à mettre en service, dans la région de Dakar, 5 nouvelles bibliothèques par an et à dynamiser l’existant avec, en cible, une bibliothèque fonctionnelle par commune d’arrondissement, soit un total 52 bibliothèques de lecture publique au terme du projet. Lire en Afrique est opérateur dans la réalisation de ce projet.

Lire en Afrique profite de la présence des bibliothécaires de la région de Dakar pour leur présenter Sada Kane, en tant que futur directeur de cette centrale. Il assumera cette fonction en principe à compter de début 2013 tout en conservant son poste de responsable de la bibliothèque régionale du centre culturel Blaise Senghor à Dakar. Désormais, l’accompagnement des bibliothèques de la région de Dakar, assuré jusque là par Lire en Afrique, relève de ses responsabilités.

Au vu des bilans remis par les participants l’activité des bibliothèques se caractérise globalement par 3 272 adhérents, 30 000 prêts dans l’année 2012 à rapprocher du volume des collections qui atteint les 57 000 ouvrages, la lecture sur place est répertoriée et analysée par 4 bibliothèques et s’élève à 5000 ouvrages consultés.

Bibliothèques en fonctionnement

Les adhérents

Nom de la bibliothèque : Ouverture de la bibliothèque : Nombre de livres Adhérents en 2012 Adhérents en 2011
Yoff Bosy août-92 10 000 420 437
N’gor 1994 3 500
Ouakam 1997 4 000 399 600
Yoff ext 2004 6 420 20
Meckhe 2004 4 000 679 758
Thilmakha 2004 4 000 537
Yoff M. Laye juin-05 800 241 324
Point E jan 2007 3 875 116 105
Bargny mai-09 4 000 575 1000
Parcelles A. 2009 2 500 32 111
Derklé 2009 2 500 131 99
Sacré Cœur 2009 2 500 122 80
Fass 2011 3 000
Total 51 095 3272 3514

Les prêts

Nom de la bibliothèque : Ouverture de la bibliothèque : Nombre de livres Prêts 2012 Prêts 2011 Consultation sur place 2012 Moyenne des prets par lecteur 2012 Moyenne des prets par lecteur 2011
Yoff Bosy août-92 10 000 1 606 1 412 4 3
N’gor 1994 3 500
Ouakam 1997 4 000 4 377 3 876 2 230 11 6
Yoff ext 2004 6 420 72 45 4
Meckhe 2004 4 000 6 484 6 317 10 8
Thilmakha 2004 4 000 3 234
Yoff M. Laye juin-05 800 2 147 2 133 9 7
Point E jan 2007 3 875 2 295 2 052 2 246 20 20
Bargny mai-09 4 000 4 818 3 116 8 3
Parcelles A. 2009 2 500 539 1 360 17 12
Derklé 2009 2 500 2 366 2 126 18 21
Sacré Cœur 2009 2 500 2 295 1 517 484 19 19
Fass 2011 3 000
Total 51 095 30 233 23 909 5 005 9 7

Une grande disparité dans la fréquentation

On remarque une grande disparité dans la fréquentation des bibliothèques. Les bibliothèques qui fonctionnent sur le mode du bénévolat et sur un temps d’ouverture réduit enregistrent des résultats sans conteste supérieurs à celles qui fonctionnent sur le mode institutionnel.

La bibliothèque Ousmane Sembene de Yoff, celle de Ouakam, de Meckhé, de Thilmakha, de Bargny ont su s’adapter à leur public en proposant des horaires d’ouverture compatibles avec la disponibilité des lecteurs. En outre, soucieuses de l’impact de la bibliothèque sur les résultats scolaires, elles n’hésitent pas à se faire connaitre des établissements scolaires de leur localité, allant jusqu’à nouer des partenariats avec ces derniers.

Des embûches nombreuses sur le chemin des bibliothèques institutionnelles

Parmi les bibliothèques du réseau Lire en Afrique figurent 4 bibliothèques dont les collections ont été fournies par Lire en Afrique dans le cadre d’un partenariat avec la ville de Dakar. Ce sont les bibliothèques des centres socio-culturels de Derklé, Parcelles Assainies, Sacré Cœur et Cambérène.

Les bibliothécaires ont fait part de leurs difficultés.

A Cambérène, les collections composées de 2000 livres neufs et sélectionnés pour répondre aux besoins des différents utilisateurs sont en souffrance depuis 2 ans, faute d’affection de bibliothécaire par la ville de Dakar.

A Parcelles Assainies, la bibliothèque vient de vivre une « année blanche », stérilisée par la réquisition de ses locaux pour les élections et par la tenue d’audiences foraines de l’état civil malgré les protestations répétées de la bibliothécaire et d’une intervention auprès du sous préfet. La bibliothèque ne doit aujourd’hui la sauvegarde de ses collections et sa réinstallation qu’aux lecteurs qui se sont mobilisés pour assister la bibliothécaire dans le rangement des livres en réserve en janvier 2012 suivi de leur redéploiement en juin de la même année. Les participants au séminaire ont souligné que ces situations sont courantes. Le premier maire de Parcelles Assainies avait l’habitude d’occuper la bibliothèque pour ses réunions au besoin en faisant intervenir la force publique pour expulser lecteurs et bibliothécaires récalcitrants.

A Derklé, le jardinier occupe un espace dans l’enceinte de la bibliothèque et y stocke outils et brouettes. Il traverse continuellement la bibliothèque avec son matériel pendant les heures d’ouverture au public.

A Fass, le bibliothécaire qui venait d’être formé et avait bénéficié d’une nouvelle collection de 2000 livres neufs de la part de Lire en Afrique vient d’être muté au cimetière catholique de la ville, à son grand désespoir.

A noter également que la Coordinatrice des bibliothèques de la ville de Dakar, invitée à participer au séminaire à décliné cette invitation.

La bibliothèque de Bargny, gérée par les jeunes depuis 1999 a été ré-installée en 2009 dans les nouveaux locaux construits à l’initiative de la mairie. Depuis cette date, elle souffre également d’une utilisation non conforme à la sauvegrde des collections puisque, à tout moment, la mairie y organise des réunions et rencontres régionales et même des réceptions de mariage. La bibliothèque à même hébergé une escouade de policiers pendant une longue période. Les policiers habitaient là : c’est à dire y dormaient, y prenaient leur repas, y faisaient leur toilette. Nous avons pu constater que la nouvelle dotation de 2000 livres neufs attribuée en 2009 par Lire en Afrique a presque entièrement disparu. Les jeunes ne cessent d’émettre des protestations mais tout celà reste vain.

Un éventail d’initiatives très riches à l’instigation des bibliothèques communautaires

La Bosy, bibliothèque Ousmane Sembène de Yoff, à organisé la projection du film « Home » lors de ses traditionnelles journées culturelles annuelles.

A la bibliothèque communautaire de Ouakam, chaque mercredi à 15h, la bibliothèque rassemble les élèves du primaire autour d’une animation, lecture de contes ou d’une représentation théâtrale à partir d’un album.

A Bargny, le club de littérature constitué de jeunes du lycée se réunit régulièrement à la bibliothèque communautaire de Bargny autour d’un thème de discussion. Sur ses propres fonds, provenant de la cotisation annuelle, le club loue des chaises. Le club d’anglais y a organisé la projection du film « Malcolm x ». Chaque samedi, les lecteurs sont conviés à participer aux séances d’animation intitulées « Quoi de neuf ? » où chacun et chacune fait part de ses lectures. Conscients que ces animations sont surtout fréquentées par les élèves du secondaire, les bibliothécaires ont décidé d’organiser un club littéraire pour le primaire avec concours de dictée, récital de poésie etc.

A la bibliothèque du centre socio-culturel de Sacré Cœur, deux jeunes américaines ont organisé des séances d’animation en anglais. Les 460 femmes qui suivent les cours théoriques des formations en micro-jardinage au centre socio-culturel de Sacré Coeur sont accueillies à la bibliothèque avec leurs enfants pour de la consultation sur place.


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