A la bibliothèque de Keur Madiabel, le professeur de français découvre les œuvres du pédagogue Philippe Meirieu
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Mouhamadou Abib Kebe coordonne la gestion de la bibliothèque Lire en Afrique de Keur Madiabel, mais il en est aussi un fervent lecteur. Il y a découvert les œuvres pédagogiques que Lire en Afrique a eu l’idée d’intégrer aux collections, à l’attention des enseignants.
"Lettre à un jeune professeur", ce livre est pour Mouhamadou Abib Kebe une réponse à ses questions de jeune enseignant
- Mouhamadou Abib Kebe
J’ai commencé à enseigner à l’âge de 23 ans. Je ne connaissais pas alors Philippe Meirieu, ce pédagogue incontesté qui est suivi par la plupart des enseignants. J’aime raconter cette histoire parce que c’est quelque chose qui m’a beaucoup aidé dans ma pratique de classe. Un jour, à la bibliothèque, alors que je vérifiais les étagères, j’ai vu un livre de Philippe Meirieu « Lettre à un jeune professeur ». J’ai lu ce livre et je l’ai terminé avec un cœur tellement gai parce que c’était comme si Philippe Meirieu était dans ma tête. Toutes mes inquiétudes, toutes mes interrogations ont été résolues avec ce petit livre.
Je suis allé sur Internet, j’ai tapé Philippe Meirieu, j’ai regardé ses vidéos. Le sentiment s’est renouvelé. J’étais content parce que la méthode, c’était celle-là. J’ai donc pu affiner ma pratique de classe et ça m’a permis d’être meilleur, de comprendre comment réussir mes enseignements ; de comprendre ce que doit être ma relation avec mes élèves, ce que doit être ma relation avec mes supérieurs.
Un jour j’ai découvert l’adresse mail de Philippe Meirieu dans l’un de ses textes. Je lui ai écrit « mon cher Meirieu , je ne sais pas si vous allez me lire, mais je vous écris quand même parce que, je vous l’avoue, j’ai l’amour de ce que vous écrivez, j’ai eu beaucoup de satisfaction en lisant vos livres et ça m’a énormément aidé dans ma pratique de classe. » Monsieur Meirieu m’a répondu. J’étais agréablement surpris. Depuis je discute avec mon cher Meirieu par mail, il est aujourd’hui retraité mais il m’a dit : « à chaque fois que tu as un problème pédagogique, tu me fais signe et je te réponds ». Ça c’est un grand avantage.
Cette découverte des œuvres pédagogiques de la bibliothèque est partagée avec les autres enseignants
Lors de la réunion de la cellule mixte que je dirige depuis déjà trois ans et qui compte plus de 50 enseignants, j’ai amené le livre « lettre à un jeune professeur » j’ai lu deux passages. Tout le monde voulait avoir le livre. Je leur ai répondu : « Venez dans notre bibliothèque. Vous allez trouver d’autres livres plus importants encore de Philippe Meirieu ». Et nous avons regardé des vidéos ensemble. Ce plaisir-là, de découvrir les moyens et les stratégies de développer et d’affiner notre pratique de classe est constamment renouvelé.
Et c’est ça qui fait véritablement notre motivation. Ça c’est grâce à Lire en Afrique. Parce que s’il n’y avait pas eu Lire en Afrique, moi je n’aurais jamais connu Philippe Meirieu. Aussi, je ressens une grande satisfaction dans ce que je fais aujourd’hui en tant que professeur. Je ne fais plus le métier comme un fardeau. C’est devenu une passion parce que j’ai trouvé une voie. Au départ quand je voyais que les élèves ne comprenaient pas, j’étais un peu frustré, j’étais pressé. Mais Philippe Meirieu a enlevé ce sentiment là en moi grâce aux livres, grâce à ce livre, grâce à ses vidéos. Et si cela est possible c’est grâce à Lire en Afrique. Moi je ne remercierai jamais assez Lire en Afrique qui nous permet de côtoyer par le livre, Philippe Meirieu, mais aussi tant d’autres écrivains.
Ce sont ces expériences là qu’il faut partager car il n’y a rien de plus important que la découverte de la sagesse et de la connaissance. Si nous réussissons à faire découvrir aux jeunes l’intérêt qu’il y a de lire, nos bibliothèques marcheront.
Quelques exemples de titres sur la cinquantaine d’ouvrages pédagogiques disponibles dans les bibliothèques Lire en Afrique
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