Missions de Lire en Afrique en novembre-décembre 2004

lundi 6 mars 2023
par  LEA

La mission s’est étende du dimanche 8 février au samedi 21 février 2004.
Elle a été marquée par un important séminaire de 2 jours à Rufisque qui a rassemblé toutes les bibliothèques du réseau Lire en Afrique en fonctionnement. Elles ont fait l’objet d’une visite de Eliane et Marie Josèphe. Les nouvelles demandes de bibliothèque continuent d’arriver.

VISITE DE BIBLIOTHÈQUES

YOFF B.O.S.Y

Nous y sommes allées lors de la permanence du dimanche 21 novembre au matin. La bibliothèque était ouverte et très fréquentée comme d’habitude. Ils avaient bien reçu l’invitation pour le séminaire, l’avait imprimé et distribué aux bibliothécaires. Nous sommes restées quelque temps dans les locaux de l’ADY et avons vu passer Mamadou N’doye, Abou N’diaye et Mor Fall, anciens bibliothécaires de la BOSY.
Abou, gérant de la Caisse d’Epargne et de Crédit de Yoff (Pamecas) lors de sa création (projet mis en place par les Caisses d’Epargne Desjardins du Canada) a été licencié en Juin 2004 pour avoir accordé un prêt à un yoffois en dehors de sa délégation. Il était radieux, la veille une réunion du conseil d’administration de la Caisse d’Epargne de Yoff a décidé de sortir de l’organisation Pamecas. Désormais la Caisse d’Epargne de Yoff « MECZY » fonctionnera de façon autonome et Abou sera nommé directeur.

Bibliothèque du centre socio culturel de Yoff Extension

La bibliothèque ne dispose toujours pas des équipements adéquats : les étagères promises par la mairie de Dakar ne sont toujours pas arrivées. Il y a deux bibliothécaires, Mbene Diack, bibliothécaire diplômée de l’EBAD et une aide bibliothécaire Rokheya N’gom. Elles ont enregistré tous les livres mais installé à peine 20 % du fonds sur les deux étagères de la mairie, le reste du fonds est toujours en cartons, mais en vrac et les cartons restent ouverts. La bibliothèque est ouverte, elle bénéficie de la fréquentation des élèves du CEM situé à proximité.

Le centre socioculturel n’a toujours ni eau ni électricité, il est très sale, personne n’est recruté pour faire le ménage. Finalement nous n’aurons pas l’occasion de discuter sérieusement avec le directeur Joachim Badiane pris par des réunions pour organiser les fêtes léboues en décembre. Les deux bibliothécaires participeront au séminaire.

Yoff 2 : bibliothèque Aminata Sow Fall

Nous rencontrons la nouvelle directrice de l’école. Elle avait obtenu un poste supplémentaire pour détacher monsieur Sow et l’affecter à la bibliothèque, mais l’un des enseignant de Yoff 2 a été reçu à un concours et monsieur Sow est obligé de reprendre une classe. La bibliothèque n’a pas encore repris son activité depuis les vacances scolaires. Tous les élèves de monsieur Sow ont été reçus à l’entrée en sixième, ils ont tous quitté l’école. Monsieur Sow va recommencer et former une nouvelle équipe. Cependant lorsque nous sommes allées à l’école 2, la porte de la bibliothèque était grande ouverte, elle est toujours utilisée comme hébergement par le gardien de l’école.
Monsieur Sow et un des bibliothécaires de l’an dernier, Cherif, viendront au séminaire le dimanche matin.

OUAKAM

La bibliothèque a été transférée dans les locaux du nouveau centre socioculturel de Ouakam.
Lors de notre première visite les constats sont déprimants :
-  Le centre socioculturel est extrêmement sale : personne n’est affecté au ménage.
-  Des vieux cartons et des morceaux de plastic équipent toutes les rambardes extérieures pour tenter d’arrêter le sable, lui donnant une allure de taudis.
-  Le centre ne semble pas ouvert au public. Le mobilier est toujours entassé dans un coin de la salle polyvalente, seul le bureau du directeur est installé avec un ordinateur et les derniers logiciels.
-  Il y a beaucoup de salariés : le directeur, sa secrétaire, un animateur socioculturel, une bibliothécaire, une aide bibliothécaire, deux ou trois gardiens mais rien ne semble fonctionner. Le personnel passe ses journées, allongé sur des matelas mousse à boire du thé et bavarder. Le directeur dit qu’il n’a aucune autorité sur eux parce qu’ils sont placés là par la mairie de Ouakam, c’est la famille du maire.
-  Pape Alioune Wade (secrétaire du foyer des jeunes et ancien de la bibliothèque) n’a pas été recruté contrairement aux promesses du directeur.
-  La bibliothèque est installée dans la plus petite salle, il n’y a pas assez de place pour tous les livres.
-  Ils n’ont pas, comme promis, installé la bibliothèque enfantine au rez-de-chaussée, ce serait la direction de Dakar qui ne veut pas.
-  La bibliothèque est dans un désordre indescriptible, tout est en vrac, des livres partout sauf sur les étagères et ils prétendent que la bibliothèque fonctionne.

Pape Alioune nous accompagne lors de la visite : il se propose pour ranger la bibliothèque.

Lors de notre seconde visite, il y a eu du changement : les livres ont rejoint les étagères mais ils ne sont pas classés, la bibliothécaire ne connaît absolument rien du métier. Ils comptent, semble-t-il sur ALAL pour s’en occuper. Nous proposons une mise au point avec ALAL, le directeur, Pape Alioune et nous. La réunion n’aura pas lieu, nous étions seules au rendez-vous, personne n’était disponible apparemment mais personne ne nous a prévenues alors que nous habitions Ouakam…

Nous rencontrerons ALAL (Assanne Moulay) qui dit ne plus fréquenter la bibliothèque et de ne pas y être allé depuis des semaines. ALAL semble servir de bouclier à Simon Diedhiou, le directeur du centre : si quelque chose se passe mal, les livres ne sont pas rangés, certains auraient disparus, c’est la faute d’ALAL.

La bibliothécaire participera au stage. Elle a recensé les livres : il y en a 6509. En regardant le registre de prêt, on s’aperçoit qu’ils ont laissé partir les romans du programme sans les récupérer…Nous avions envoyé au fil du temps quelques 8000 livres au moins.

Pape Alioune Wade nous apprend qu’il a écrit au maire de Dakar, Pape Diop, pour demander un poste.
Nous rédigeons une lettre d’appui à sa candidature.

DIOFFIOR

  • CEM de Dioffior
    La bibliothèque du CEM de Dioffior marche très fort, ils ont beaucoup d’inscrits. Pour les manuels résiduels qui encombrent encore les étagères, ils se sont mis d’accord avec le lycée, ce dernier doit venir voir ce qui les intéresse. Le CEM a décidé d’attendre que le lycée vienne chercher ce qu’il veut avant de procéder a un nouveau nettoyage.Le bibliothécaire participera au séminaire.
  • Foyer des jeunes de Dioffior
    Un magnifique foyer des jeunes sur la place du marché vient de sortir de terre. Il a été financé par la CEE. Dans ces locaux flambants neufs, une salle est prévue pour la bibliothèque. Le bibliothécaire du CEM nous dit qu’il a proposé de partager leur dotation avec le foyer si nous ne le dotons pas.
    Nous inscrivons donc le foyer de Dioffior dans nos nouveaux projets.

LOUL SESSENE

Nous visitons la bibliothèque, c’est le directeur du CEM qui vient nous ouvrir, rien n’a changé depuis février. Il n’y a pas de nouvelle étagère, les cartons de livres qui n’avaient pas trouvé place sur les étagères fournies par le FSP (projet de soutien à la lecture publique) sont toujours là où nous les avions installés. Le bibliothécaire participera au séminaire.

NIAGA

Nous rendons visite à l’école. Ils ont désigné un instituteur pour s’occuper de la bibliothèque, c’est l’enseignant du CM2 !!! Ils se sont adressés aux parents d’élèves pour les étagères et ont conçu un nouveau plan. Plutôt que d’installer la bibliothèque dans la petite salle près du bureau du directeur, comme convenu, ils ont décidé de créer une bibliothèque avec salle informatique. Pour cela ils ont attribué une salle de classe et un appentis, mais il faut relier les deux avec des travaux de maçonnerie. Les parents d’élèves financent actuellement d’autres locaux situés sur le marché, ce projet viendra ensuite ….
Nous insistons pour revenir au projet initial en attendant les constructions et sommes prêtes à financer une étagère pour débloquer la situation. Ils doivent demander un devis a un menuisier. Nous compléterons la dotation de Niaga et nous nous occuperons des étagères lors de notre prochain séjour.

KEUR MASSAR

Nous rendons visite à monsieur Ka au Poulagou pour discuter de nouveaux locaux et de la gestion de Keur Massar. C’est sa fille qui tient le Poulagou maintenant. Monsieur Ka propose l’ancien dispensaire comme local pour la bibliothèque (mais il s’avérera qu’il est habité par un locataire).
Nous finirons par avoir Bocar Gueye au téléphone, c’est lui le nouveau responsable de la bibliothèque. Nous le rencontrons à Keur Massar et visitons la bibliothèque. La clé ne veut pas tourner dans la serrure à cause de la rouille, après de nombreux essais nous finirons par entrer. La bibliothèque n’a pas changé depuis son installation (en 1999) elle ne doit pas beaucoup servir …. Bocar Gueye viendra au séminaire, il se trouve que c’est un excellent animateur de soirée.

N’DANDE

M’baye Fall, le bibliothécaire nous apprend que le directeur de l’école où était logée la bibliothèque, après une première mise en demeure d’évacuer les locaux de la bibliothèque, vient de lui signifier d’avoir à retirer tous les livres parce que l’école a un projet et les financements pour installer … une bibliothèque !

Nous nous rendons alors chez le président de la communauté rurale, rencontré en février 2004, lors de notre visite précédente. Il est au courant de l’expulsion et certifie que la communauté rurale attribue un local qui lui appartient et qui aujourd’hui abrite gracieusement la caisse d’épargne, installée avec l’aide de world vision, l’ONG protestante américaine. Nous nous rendons sur place. C’est la fille de M’baye Fall, secrétaire du président de la communauté rurale, qui devrait avoir les clés. En fait, on ne trouve pas les clés mais nous pouvons voir de l’extérieur que le local doit être suffisamment grand, il est situé en bordure de la route nationale donc assez proche du CEM.
Ensuite nous allons demander un devis à un menuisier pour 4 étagères parce que l’école va garder les équipements qui lui appartiennent.
M’baye Fall viendra au séminaire et nous apportera le devis, l’un des moins cher du Sénégal.

MECKHE

Nous rencontrons Makhete Djitté dans le restaurant de sa sœur. Nous ne verrons ni les bibliothécaires ni la bibliothèque. Nous passerons la nuit dans l’hôtel de la commune de Meckhé, rien ne le distingue, il n’y a personne, seul un gardien qui connaît un peu le français. En passant devant la bibliothèque nous verrons que sa surface a diminué de moitié, une boutique a été louée sur l’autre moitié. Djitté nous dit qu’il essaie d’avoir une autre boutique sur le marché. Concernant la maison des femmes, les responsables sont en Europe. Rien ne bouge de ce côté.
La DLL a répondu favorablement à leur demande d’équipement et ils auront une dotation de livres. De plus la DLL leur offre une place au stage de formation, c’est Moussa Djitté qui y participera.
Le lycée de Meckhé a obtenu les meilleurs résultats du département grâce à la bibliothèque. Le directeur du lycée demande un protocole d’accord entre la bibliothèque et le lycée pour autoriser les élèves à fréquenter la bibliothèque. Les professeurs ont photocopié les annales pour distribuer les photocopies aux élèves.
Les besoins à Meckhé : des annales, des manuels d’espagnol, d’anglais, de maths, physiques de 6eme à terminales.
La bibliothèque ouvre les mardi, mercredi et jeudi de 9H à 12H et de 16H à 18H. Ils sont 4 : 2 garçons, 2 filles. Ils ont tous le BEFM et sont membres de l’association actions civiles internationales. L’une des filles est volontaire de l’éducation (60 000 FCFA par mois)
Le lycée prépare un jumelage avec un lycée de Lyon.

Makhete Djitté nous accompagne à Thilmakha. Il nous apprend qu’il est consultant dans les différents projets de la commune ayant un rapport avec les ONG et institutions étrangères. Il semble avoir beaucoup voyagé à l’étranger. Il a un discours très offensif sur la nécessité d’une action concertée envers les éventuels bailleurs des pays du Nord. Il a une maîtrise de droit, est mouride + + et militant du PS.
Il a demandé des équipements et la dotation en livres au projet de la DLL.

Nous apprenons qu’il y a une autre bibliothèque associative à Meckhé que la DLL a doté du fonds standard.
Au lycée pour allons saluer Monsieur Kamara (anciennement en poste à Matam où il s’occupait de la bibliothèque). Nous visiterons ainsi le CEM qui a un directeur arabophone et arabophile ainsi que le nouveau lycée nouvellement construit à l’extérieur de la ville.

THILMAKHA

La communauté rurale a donné un local et l’a équipé de 4 étagères, de tables et de chaises. Il y a beaucoup de place pour de nouveaux livres. Il manque des livres jeunesse faciles à lire et tout l’équipement pour les élèves du CEM. 

On nous fait visiter les établissements scolaires, la classe de madame Dia. Monsieur Dia nous invite à prendre un repas chez lui avec les enseignants du CEM et les bibliothécaires. Une conversation musclée s’engage sur la religion et la mondialisation entre mourides et non mourides. Un enseignant casamançais nous demande une bibliothèque pour Thionk Essyl.

C’est le frère de Mor Fall, Pape Matar Fall qui s’occupe de la bibliothèque avec l’association des étudiants de Thilmakha. Matar est étudiant à St Louis. Mor Fall a formé des élèves de sixième pour tenir les prêts. Pour l’instant la bibliothèque n’a fonctionné que l’été.

En regardant le registre de prêts nous constatons plusieurs périodes de fonctionnement :
de février à mai 2002 = 100 prêts
Vacances 2002 = 70 prêts
Août 2002 à février 2003 = 100 prêts
Août 2004 = 75 prêts.

Nous leur préparerons une dotation de livres jeunesse, usuels, manuels et livres au programme.

Inauguration du cercle Maurice Gueye de Rufisque

Nous étions invitées par Mamadou Tidiane Diallo, le directeur du Cercle Maurice Gueye, à l’inauguration, une grande fête avec un budget de 5 millions de FCFA, des groupes de musiciens, un buffet tenu par un traiteur, des hôtesses en tenue, toute la direction de la SOCOCIM et son conseil d’administration, tous bien français d’une multinationale de chez nous. Un discours du directeur de la SOCOCIM, très directeur d’usine en Afrique.

Bref, le Cercle Maurice Gueye est un instrument de communication pour leur usine qui pollue énormément la région. Il n’a pas dit un mot des 6000 livres que nous leur avions donné en février 2004. C’est la ministre en personne qui est venue inaugurer cette bibliothèque. Notre don de livres, tous neufs, d’une valeur marchande bien supérieure à la construction du local par la SOCOCIM avec son propre ciment : une nouvelle leçon pour nous.

NOUVELLES DEMANDES

THIES

Nous rencontrons Abdou Fall, professeur de français à Ouakam. En fait rien n’a avancé depuis notre dernière rencontre en février 2004. Selon lui, les autres membres de son association ne le croient pas ! Nous prenons rendez-vous avec les membres de l’association à Thiès. En fait, c’est une bande de jeunes professeurs qui voudrait faire quelque chose pour la culture, et pourquoi pas une bibliothèque. Mais il semble qu’ils n’ont encore rien fait de concret. Ils ne s’occuperont pas non plus de la bibliothèque personnellement, sauf un professeur d’anglais en poste au lycée de Meckhé qui promet de s’investir personnellement. Nous leur expliquons notre démarche et leur laissons le soin de nous contacter quand ils auront progressé sur leur projet. Nous apprendrons qu’il y a une bibliothèque régionale à Thiès dépendant de l’état sénégalais, mais qu’elle ne fonctionne pas.

FIMELA

Nous nous rendons à Fimela. La demande vient d’une école privée située à l’extérieur du village. Les bâtiments sont neufs, construits par une ONG de Lyon, il y a des salles de classe et une salle pour servir de bibliothèque avec des étagères permettant d’accueillir 1000 livres. Ce qu’ils veulent : des manuels et les œuvres au programme
Nous expliquons notre façon de travailler et manifestement çà ne correspondent pas à leur démarche.
Ils nous disent qu’avant il y avait un CLAC à Fimela tenu par une française mais maintenant le CLAC a disparu, les livres également et le local est utilisé à un autre effet.

Ibra N’doye de Fimela viendra au séminaire pour tenter une nouvelle fois de nous convaincre.

PIKINE

Simon Diedhiou nous fait part de la demande du directeur du complexe Leopold Seddar Senghor de Pikine, baba N’diaye qui souhaite nous rencontrer. Nous rencontrons l’équipe :
Baba N’diaye, a travaillé 20 ans au ministère de la culture, il vient d’être recruté par le maire de Pikine, Daour Niang N’diaye, en tant que conseiller culturel, avec pour mission « de donner un contenu au complexe et redynamiser l’action culturelle » dans le département de Pikine.
Codou Sidibé est agent de la mairie, elle est l’assistante de Baba N’diaye
Ousseynou Niang, diplômé de l’EBAD, conservateur de bibliothèque, il est consultant volontaire depuis février mais non rémunéré. Il est chargé de cours de bibliothéconomie à l’Ecole Nationale des Arts. Il a été responsable de la bibliothèque régionale de Dakar affecté à Blaise Senghor par Remy Sagna. Ensuite il a été concepteur (en 1996) du centre d’information et de communication de l’Ecole Nationale des Arts. Il a été recruté à Pikine en février 2004, mais sans budget, pour l’instant il n’est pas payé. Sa mission est de mettre en place la bibliothèque et de monter un réseau de bibliothèques dans chaque arrondissement. Il nous connaît depuis 1992, il est venu, nous dit-il, à l’inauguration de la BOSY. Il habite N’denate à Yoff, le quartier où nous avons pris pied pour la première fois au Sénégal en 1989.
Il y a également 2 volontaires à la bibliothèque : Moussa Fall et Samba Diop, ils ne sont pas rémunérés.

Le complexe Léopold Seddar Senghor a été construit en 1990 par les canadiens dans l’objectif d’être une annexe de la bibliothèque universitaire. Il a servi de bâtiment municipal pendant dix ans. Avec la construction des nouvelles mairies dans la région de Dakar, les services municipaux viennent de migrer vers leurs nouveaux bureaux. Tout le rez-de-chaussée de cet immense bâtiment sera réservé à la bibliothèque, une partie de l’espace est encore occupé par les services de l’état civil mais ils vont bientôt déménager.
En 2000, l’actuel maire a fait la promesse de rendre le complexe à la culture, et il a recruté un conseiller culturel : Baba N’diaye.
Pikine aujourd’hui c’est 16 communes d’arrondissement et environ 2 millions d’habitants.

La bibliothèque existe déjà depuis 1996/1998 et compte actuellement environ 1000 ouvrages offerts par des partenaires de la ville de Pikine (Val de Loire, Seine et Marne, Ile de France) qui ont offert des manuels par centaines d’exemplaires. Ils sont en contact avec la DLL, ils ont reçu 300 ouvrages de Marietou Diongue Diop, la directrice de la D.L.L.
Le successeur de Marietou, Monsieur Samb veut utiliser une partie de leurs locaux pour créer la réserve de la DLL qui permettra de dispatcher les livres vers tout le Sénégal. La DLL attend 40 000 livres promis par Culture et Développement.
Ousseynou souhaite donner un rôle à la bibliothèque dans la région, en faire la tête de réseau pour les 16 communes d’arrondissement. Son ambition est de mettre en place une médiathèque et une vidéothèque.

Lors de notre deuxième visite nous rencontrerons l’administrateur gestionnaire du complexe : Monsieur Thiaw. Il est gestionnaire du budget et des équipements. La ville prend en charge les salaires, tout dépend du maire mais la bibliothèque de Pikine a une certaine autonomie interne avec quelques recettes.
Selon le maire il y a dans le budget non programmé des ressources pour l’équipement de la bibliothèque. Ils ont beaucoup d’étagères en réserve. Pour la gestion de la bibliothèque, des jeunes ont été formés par Ousseynou Niang. Ils ont proposé à Ousseynou Niang un engagement.

Il y a à Pikine une dizaine d’associations qui sont venues les voir pour dire qu’elles avaient créé une bibliothèque. Il y a également pas mal d’écoles qui ont des embryons de bibliothèque.

BIGNONA

Nous passons voir Monsieur Abdel Kader Diatta nouvellement muté de Matam vers le lycée de M’bour qui nous sollicite pour une bibliothèque à Bignona. Nous prenons rendez-vous par téléphone avec son ami Monsieur Diedhiou, inspecteur en mission dans la région de Kaolack. Monsieur Diatta viendra jusqu’à Dakar pour participer à la réunion.
Entre temps, la DLL nous apprend qu’il y a déjà 2 bibliothèques à Bignona
Le CEDAC - Conseil Régional de Haute Savoie - a financé, sur un projet de coopération décentralisée, ce centre culturel avec une bibliothèque qui fonctionne avec du personnel rémunéré et bien formé et 6000 livres. Le problème est que le local est vétuste, mais la Savoie devrait s’occuper de la réfection.
Il y a aussi une bibliothèque au lycée et une autre petite bibliothèque, créée à l’origine par des élèves comme bibliothèque de quartier à Badian kots. La DLL veut les soutenir.

Nous informons donc Messieurs Diatta et Diedhiou de l’existence de plusieurs bibliothèques à Bignona. Ils nous demandent alors une bibliothèque dans leur villages respectifs : Mlomp pour monsieur Diatta et Kagnobon pour Monsieur Diedhiou. Comme d’habitude nous leur avons dit de chercher un local et une équipe. Lors de notre prochain séjour, nous nous rendrons sur place, en Casamance.

THIONK ESSYL

Selon la DLL, il existe une bibliocase à Thionk Essyl, avec des livres tout neufs. Une bibliothécaire française y vient chaque année.
C’est un professeur originaire de Thionk Essyl, en poste à Thilmakha, qui nous a fait la demande, il nous a téléphoné également à Paris pour confirmer sa demande.

DÉMARCHES

Monsieur Diagne adjoint au maire de Yoff ,ancien directeur de Yoff 2,

Il a réitéré sa demande de créer des bibliothèques dans toutes les écoles primaires publiques de Yoff (une dizaine maintenant). Il a déjà des demandes des directeurs notamment Yoff aéroport et Yoff foire.
Nous avons clairement posé le problème du fonctionnement de Yoff 2 qui doit être réglé avant que l’on pense à la généralisation. Nous lui avions proposé le recrutement d’Alioune Gueye pour former et encadrer les bibliothécaires bénévoles. Monsieur Diagne nous a proposé d’en discuter avec le maire Mamadou Diop et a promis d’essayer de nous avoir un rendez-vous … que nous n’avons pas eu.
Alioune ne croit pas à son recrutement, Mamadou Diop vient de recruter 55 personnes sans aucune mission à Yoff mais les a chargé de la propagande du PS dans les communes environnantes, en vue des prochaines élections, alors que le budget de la commune de Yoff est extrêmement déficitaire.

Direction du Livre et de la Lecture

Nous rencontrons monsieur Samb et lui présentons nos activités. Le rendez-vous est prévu sur une heure , nous n’aurons pas le temps de nous expliquer.
C’est, à l’origine, un professeur d’histoire qui a fait la formation de conseiller culturel et s’est vu confier la direction de l’Ecole des Arts avant de prendre la succession de Marietou Diongue Diop.

Il a besoin d’un centre de traitement des livres, il va l’installer à Pikine dans les locaux du complexe culturel Leopold Sedar Senghor. (Baba N’diaye et Ousseynou Niang sortent également de l’Ecole des Arts).
Culture et Développement va envoyer 40 000 livres pour la DLL. La DLL est limitée par des problèmes de main d’œuvre, c’est pourquoi elle sollicite Pikine nous explique-t-il.

Réponse à nos demandes
Sur l’articulation de notre réseau et la D.L.L => faire un document
Sur la coordination des bibliothèques de notre réseau => faire un document pour expliciter nos modes de fonctionnement et ce que l’on attend.
Sur le séminaire => faire un budget et envoyer la demande sur la base d’un courrier officiel.

Projet FSP

Nous rencontrons N’deye Coumba Diop et la nouvelle responsable Ghislaine Taboreau Desseux.
Ghislaine est prise en charge par l’ambassade de France, ce n’est pas une volontaire. Après le projet elle continuera cette action sous d’autre forme.

Un stage de 10 jours destiné aux bibliothécaires du secteur associatif se déroule en ce moment, organisé à la BLD. Chaque stagiaire est pris en charge (hébergement et transport), il reçoit en outre des per diem de 5000 FCFA par jour soit 50 000 FCFA pour le stage.
Trois de nos bibliothèques ont été sélectionnées, Il s’agit de :

  • Moussa Djité de Meckhé
  • Mohamed Dia de Thiaroye
  • Mamadou Seck de Bargny
    Il y a 15 stagiaires au total. Il y aura probablement d’autres stages nous dit-on.
    La DLL a équipé Loul Sessene et Thiaroye en mobilier, elle a reçu également une demande de Meckhé.
    Le projet en cours doit se terminer en Juillet 2005. Elles ont beaucoup de travail pour boucler tout le projet.

Le ton envers nous a changé. Alors que Coumba reprend ses griefs contre nous : nos bibliothèques ne sont pas des bibliothèques parce qu’elles n’ouvrent pas toute la journée, nos bibliothécaires ne sont des professionnels, parce qu’ils ne sont pas diplômés de l‘EBAD, nous-mêmes ne sommes pas bibliothécaires …Ghislaine intervient pour nous signifier clairement qu’elle ne partage pas l’ avis de Coumba. Nous verrons par la suite si elle entend intégrer nos bibliothèques dans son dispositif d’action.

Ghislaine organise dans ses locaux une réunion avec nous et Stéphanie Berthemeau en poste depuis juin 2004 à l’ambassade, chargée de la coopération décentralisée pour la lecture publique. Elle intervient en soutient des jumelages de coopération décentralisée. On s’aperçoit que le projet FSP et le poste de Stéphanie doublonne sur de nombreux aspects, mais leurs services ne se concertent pas. Il a fallu cette réunion pour que 2 services de l’ambassade se rendent compte qu’ils doublonnent

Madame la ministre de la culture nous invite à venir la voir.

La ministre de la culture venue inaugurer la bibliothèque de Rufisque le 1er décembre 2004. Lors de son tour de l’auditoire, elle marquera un temps d’arrêt à notre hauteur pour nous inviter à venir la voir dans son bureau

SÉMINAIRE

Le séminaire s’est tenu dans les locaux du Cercle Maurice Gueye de Rufisque, les samedi 4 et dimanche 5 décembre.

Nous étions passées dans chaque bibliothèque pour rappeler le séminaire et relever le nombre de participants afin de réserver les matelas et commander les repas. Dans les bibliothèques où nous ne passerons pas, nous téléphonerons. Après ce tour d’horizon nous commandons 35 matelas (10 000 FCFA) et commandons 3 repas pour 40 personnes : 2 déjeuners, 1 dîner et 1 petit déjeuner pour 200 000 FCFA. C’est la famille de Mamadou Tidiane Diallo qui préparera les repas (ses filles et belles sœurs). Pour les draps que nous n’avions pas prévu, nous achèterons du tissu au dernier moment. En fait, il n’y aura que 9 personnes qui resteront dormir dont nous deux et beaucoup moins de repas, mais la nourriture était déjà achetée, nous ferons des heureux dans le quartier.

Bilan des bibliothèques :

  • Matam : Fodé Seydi
    La bibliothèque située au lycée de Matam est devenue une bibliothèque scolaire. Ce sont les professeurs de français qui s’en occupent. Un groupe d’élèves qui tient les permanences les mercredis et samedi
    Du 6 nov 2003 au 5 Juin 2004 : 683 inscrits sur 970 élèves au lycée . L’année précédente il n’y eu qu’une centaine d’inscrits.
    Il y a des registres par niveaux :
    6 ème  : 106 prêts
    5 éme  : 146
    4 ème  : 183
    3 eme  : 370
    2nd  : 123
    1ère  : 114
    term.  : 350
    On voit que les lecteurs sont les candidats aux examens et l’on constate la faiblesse des prêts par rapport aux inscrits. Il manque des romans du programme.
    La demande des élèves porte sur les auteurs africains, ils ne connaissent pas les noms des auteurs étrangers.
    En ce qui la coopération avec la nouvelle bibliothèque régionale, elle fait appel aux élèves du lycée pour organiser ses manifestations.
    Le ministère de la culture a interpellé : les livres sont pour les loisirs nous apprend Fodé professeur de français au lycée.
  • N’dande : M’baye Fall
    La bibliothèque a commencé en 2001. La fréquentation est faible consécutivement aux problèmes de salle. La communauté rurale vient de mettre une nouvelle salle à disposition, reste la question des étagères.
    Monsieur M’baye Fall sent qu’il a des obligations vis-à-vis du village qu’il habite depuis 1972. Lecteur lui-même, il aide ses enfants, il lit les œuvres au programme pour les aider dans leurs exposés.
  • Bargny : Laye Seck
    50 000 habitants, quatrième année d’existence de la bibliothèque. 1425 inscrits dont 540 fréquentent régulièrement la bibliothèque
    91,3 % d’élèves, 5,48 % d’étudiants et 3,22 % d’enseignants. 5266 prêts.
    4 bénévoles tiennent la bibliothèque. Ils sont revenus aux registres de prêt papier après que la mairie ait coupé l’électricité et compromis leurs fichiers Excel.
    Ils ont reçu 800 livres de Montpellier, et acheté des romans du programme et des manuels pour 70 000 FCFA.
    Ils organisent des thés débats, des conférences, des cours de vacances et des concours.
    La bibliothèque nouvellement construite par la mairie sera bientôt terminée. Il y a eu un débat au conseil municipal, ils vont transférer leur fonds dans la bibliothèque municipale.
    Ils ont un problème pour récupérer les livres surtout les romans du programme.
    Les anciens de Bargny passeront nous saluer lors des repas. Seyni Seck travaille maintenant au ministère de la culture au bureau du courrier.
  • Sébikotane : Babacar Diouf
    Assane Seck est maintenant professeur de français à Thiès, il devait faire le bilan mais il ne l’a pas donné.
    Il y a 350 abonnés, il y a de nouveaux bibliothécaires, 1 élève de 6 ème et 1 élève de 3 ème. Les personnes ressources du début sont parties, il faut maintenant chercher la relève. La bibliothèque continue de fonctionner, ils respectent les horaires. Ils ont des problèmes pour récupérer les livres dans les délais.
    Il y a des problèmes avec le gardien qui ferme le portail à clé, la municipalité n’apporte toujours pas son soutien.
    Babacar déplore le non fonctionnement du réseau qui n’aide pas à résoudre les problèmes. Bargny intervient pour dire qu’à chaque réunion du conseil municipal, les bibliothécaires parlent de la bibliothèque.
  • Ouakam : Marianne Diop
    Ils ont recensé les livres, il y en a 6509 dont 1063 nouveaux. Ils ont 113 abonnés. Ils ont transféré les livres en Juin de l’ancien foyer au nouveau Centre socio-culturel.
  • Keur Massar : Bocar Gueye
    Il a pris en charge la bibliothèque depuis un an, à la demande du directeur de l’école. Toutes les associations de jeunes de Keur Massar sont associées pour gérer la bibliothèque, il y a eu une AG avec l’association Defar Keur Massar. Il sont 7 membres pour s’occuper de la bibliothèque : des élèves, des étudiants et des bonnes volontés. Il y a 150 abonnés.
    Les problèmes rencontrés : La non-participation de la mairie et le problème du local. Bocar en a discuté avec le maire, il a une promesse de local.
    Bocar propose que l’adhésion soit gratuite. S’instaure un débat autour de la gratuité. A Bargny ils ont intégré l’adhésion à la bibliothèque dans le prix des cours de vacances donnant accès gratuitement à la bibliothèque.
  • Tivaouane
    Les deux délégués ne sont pas bibliothécaires mais membres d’AUPEJ. En Juin 2004 ils ont donné des livres aux écoles. Selon eux, le taux de scolarisation est faible à Tivaouane. Il y a beaucoup d’abandon et les études coraniques perturbent l’enseignement et la lecture. Les écoles, le lycée, le CEM de Tivaouane ont leurs propres bibliothèques.
  • Dioffior (Alioune Cissé)
    La bibliothèque qui fonctionnait déjà avec un fonds de manuels a reçu 3000 ouvrages jeunesse en février 2004.
    Du 27 février 2004 au 6 Juin 2004 :1350 lecteurs ,
    de 12 à 15 ans = 747
    de 16 à 18 ans = 436
    19 ans et + = 167
    Les lecteurs sont en général les élèves du CEM.
    Depuis le renouveau de cette bibliothèque, les professeurs ont constaté une meilleure fréquentation de la salle de lecture et la progression des élèves en français.
    La fréquentation est gratuite pour les élèves du CEM, c’est le conseil de gestion du CEM qui prend en charge les frais de la bibliothèque. Les extérieurs doivent payer 100 FCFA pour accéder à la bibliothèque. Il y a 69 extérieurs soit une recette de 6900 FCFA.
    La gestion de la bibliothèque est composée d’une commission nommée par le principal qui comprend le permanent, son adjoint et 3 professeurs.
  • Yoff 2 : Abdou Aziz Sow
    Les documents en notre possession
    -  1 cahier de comptabilité
    -  1 registre d’adhésion
    -  1 fichier des abonnés
    -  1 registre d’entrée des livres
    -  des cartes
    -  1 cachet et 1 encrier.
    Les points forts
    -  formation d’une vingtaine d’élèves qui ont géré la bibliothèque pendant 2 ans.
    -  196 abonnés élèves de l’école : du 24/2/2003 au 3/12/2003 = 139 ; du 5/1/2004 au 5/5/2004 = 57
    -  881 livres enregistrés dans le registre d’entrée des livres
    -  1365 livres prêtés en 2 ans
    -  245 cartes d’abonnés vendues à 100 F pièce
    -  solde positif de 25 050 F
    Les difficultés
    -  formation insuffisante des volontaires en charge de la bibliothèque
    -  manque de temps
    -  désintéressement des collègues
    -  détérioration des livres
    -  disparition des livres (19 livres non rendus)

Les groupes de travail

Trois groupes se penchent sur les thèmes suivants :
Groupe 1 : la transmission : formation, animation, gestion
Groupe 2 : le réseau et les relations avec les partenaires
Groupe 3 : le retour des livres et les livres au programme

Décisions

A part des recommandations de principes peu de concret sortira de ces groupes de réflexion :
Décision de nommer un responsable par bibliothèque. Cf liste jointe
Réunion des pôles pendant les vacances de Pâques autour d’un concours de poésie et publication dans le journal avec une consécration au niveau du prochain séminaire
Les pôles seraient
1 pôle : Yoff Ouakam
1 pôle : Rufisque, Bargny, Sébikotane, Keur Massar, Thiaroye Kao,
1 Pôle : Meckhé, Tivaouane, N’dande et Thilmakha, Pire Goureye
1 pôle : Dioffior, Loul Sessene


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