Missions de Lire en Afrique en Novembre 2002

lundi 6 mars 2023
par  LEA
popularité : 50%

Objectifs de la mission :
-  Accompagner la délégation du Conseil Régional Paris - Ile de France conduite par Brigitte Field afin de lui présenter quelques bibliothèques du réseau Lire en Afrique
-  Organiser localement le stage de formation à l’animation à la lecture jeunesse
-  Faire le point avec Marietou Diongue Diop sur les promesses faites lors de nos précédentes rencontres (dotation des bibliothèques du réseau de 300 000 FCFA, transport et dédouanement des 10 000 livres jeunesse destinés à la création de 4 nouvelles bibliothèques)

Compte Rendu de mission au Sénégal
du 30 octobre au 5 novembre 2002
Marie Josèphe et Eliane

ORGANISER LE STAGE DE FORMATION ‘ANIMATION LECTURE JEUNESSE’

Suite à deux accords de principe :

  • Celui de La Joie par les livres d’animer ce stage sur une semaine au Sénégal pour les bibliothécaires de notre réseau .
  • et celui du Conseil Régional Paris Ile de France de prendre en charge son financement,
    il nous restait à préparer concrètement l’organisation de ce stage, sur place.

Nous avons rencontré l’ensemble des équipes de bibliothécaires en région de Dakar afin de définir ensemble la période la mieux adaptée, les conditions de participation, les possibilités de restitution et d’application des nouveaux savoirs.

Décisions concernant la participation au stage :

  • Unanimité pour participer à ce stage
  • Unanimité pour proposer la première semaine des vacances de Pâques qui devrait vraisemblablement être la première semaine d’avril (à confirmer) sous réserve que les animatrices de la Joie par les livres soient disponibles. Sinon le stage ne pourrait avoir lieu qu’après les examens soit à partir du 15 juillet.
  • Nous proposerons 3 places pour chaque bibliothèque de Yoff, Ouakam, Bargny, Sébikotane, Thiaroye Kao soit 15 stagiaires.
  • Les stagiaires s’engageront à assurer des animations en direction de la lecture jeunesse pendant un an ou deux et à partager leurs connaissances avec les bibliothécaires qui n’auront pas pu participer à ce stage.

Sur le plan de l’organisation matérielle :

  • Le stage se déroulera dans les locaux du foyer de Ouakam et les élèves de ALAL seront invités à servir de lecteurs (au premier jour d’inscription ils ont déjà plus de 100 élèves dont la plupart sont des nouveaux).
  • Les bibliothécaires de Sébikotane, Bargny et Thiaroye Kao demanderont certainement à être hébergés. Nous avons examiné sur place les solutions possibles : Ouakam et Yoff offrent des possibilités d’hébergement. Sébikotane préfère un hébergement sur place, Bargny et Thiaroye Kao doivent se prononcer.
  • Marie Josèphe et Eliane arriveront le week-end précédent le début du stage pour finaliser toutes les options prises pendant ce séjour de novembre.

PROJET CONSEIL REGION DE DAKAR JUMELE AU CONSEIL REGIONAL DE PARIS ILE DE FRANCE

Visite des bibliothèques avec la délégation du Conseil Régional Paris Ile de France

Une délégation du conseil régional de Paris devait venir en mission à Dakar fin 2012 et nous avait sollicité pour visiter quelques bibliothèques de notre réseau. Nous avons fait coïncider nos dates de mission de façon à être présentes pour accompagner les visiteurs, sachant qu’il est trop compliqué d’arriver à l’improviste pour visiter des bibliothèques qui ouvrent sous forme de permanence. Comme convenu depuis Paris, notre première journée a été consacrée à la présentation des bibliothèques du réseau Lire en Afrique de la région de Dakar, à Brigitte Field - chef des projets de coopération décentralisée avec Dakar, Kayes et Nouakchott ainsi qu’à sa collègue, Valérie, récemment nommée responsable du département de la coopération décentralisée.
Le Conseil Régional de Dakar a mis à notre disposition un véhicule 4/4 climatisé avec chauffeur.

Tout d’abord le matin nous sommes allées à la bibliothèque Aminata Sow Fall de l’ école Yoff 2. Brigitte a visité toutes les classes et assisté à la discussion que nous avons eue, en particulier avec Monsieur Sow et la nouvelle directrice sur :

  • La nécessité d’avoir des cartes d’adhérent.
  • L’opportunité de remplacer le registre de prêt par des fiches individuelles par lecteurs.
  • La campagne de relance auprès des enseignants.
    Elle s’est ainsi rendu compte que nous avions un suivi de nos bibliothèques très proche du terrain puisque nous sommes invitées à participer au règlement de ces questions de fonctionnement. Elle a réalisé les risques encourus par les bibliothèques lors de changements d’affectation des enseignants caractérisée, dans le cas de Yoff 2, par la perte de près de 3000 ouvrages.

L’après-midi fût consacré à la visite de :
Sébikotane  : Le seul bibliothécaire présent était le jeune Ka. Babacar Diouf, entraîneur d’une équipe de foot, était parti assister aux navétannes qui devaient boucler tous les tournois avant le début du ramadan. Il y avait également quelques lecteurs.
Bargny  : une grande partie de l’équipe était présente, ils ont pu présenter le rôle d’une bibliothèque de proximité dans une ville comme Bargny. Les propos qui ont frappé les deux déléguées sont à priori les suivants :

  • Les jeunes de Bargny n’ont jamais connu de bibliothèque, il n’y en a jamais eu avant l’arrivée de Lire en Afrique. Comment peut-on suivre des études sans bibliothèque ?
  • Les bibliothécaires sont déjà de jeunes adultes responsables qui ambitionnent d’accéder à des métiers prestigieux : médecins, juristes …et pas seulement des ados gentils et méritants.
     Ils jouent un rôle de conseil auprès des lecteurs (exemple de médiation entre parents et enfants données par l’un d’entre eux).

BOSY : plusieurs bibliothécaires et de nombreux lecteurs étaient présents. Comme d’habitude il y avait une grande effervescence à la BOSY.

Malheureusement, faute de temps, nous n’avons pas pu visiter Thiaroye Kao ni Ouakam où pourtant les bibliothécaires et certains lecteurs nous ont attendu toute la journée.
Brigitte et Valérie ont apprécié la découverte des réalités du terrain et ont perçu, au travers des explications données par les bibliothécaires, l’intérêt des bibliothèques de proximité et les services qu’elles rendent à la population sénégalaise, et en particulier à la jeunesse. Valérie au travers des questions posées a réalisé le coût financier que représente la constitution d’une bibliothèque qui ne serait équipées que de livres neufs traités (cotés consolidés et plastifiés) et qu’il est pratiquement impossible économiquement de constituer des bibliothèques, dignes de ce nom, à partir des seuls achats de livres.
A l’issue de cette journée, Brigitte Field a insisté pour que nous prenions rendez-vous avec la présidente de la commission chargée de la culture au Conseil Régional de Dakar, Marie N’dao.

Rencontre de la commission culture du Conseil Régional de Dakar

La journée du mercredi 30, consacrée à la visite des bibliothèques du réseau Lire en Afrique, nous a fortuitement amené à rencontrer le président du Conseil Régional de Dakar – Abdoulaye Faye.
Marie N’dao, présidente de la commission santé et activités culturelles a accepté de nous recevoir avec l’ensemble de la commission dès le jeudi 7. Nous avons donc pu présenter notre action depuis plus de dix ans dans la région de Dakar.

Ils nous ont posé beaucoup de questions et nous ont parlé du projet de bibliothèque régionale. A notre tour nous avons posé des questions sur ce projet : Pour quel public ? Quel type de documents ? Quelle spécificité de cette bibliothèque régionale par rapport à la bibliothèque universitaire de Dakar ou la future grande bibliothèque en projet. Est-ce un centre de documentation ou une bibliothèque ? Une bibliothèque doit répondre aux besoins de base, émanant de jeunes scolaires pour l’essentiel. Elle doit être accessible « à pied » et située sur des axes de passage. Ces interrogations auxquels ils n’ont pas de réponses précises a commencé à faire progresser la réflexion sur les besoins de la région en matière de bibliothèques. Monsieur Ba a fait remarquer que pour la bibliothèque régionale les lecteurs de Rufisque n’iraient pas emprunter un livre à Yoff pour des raisons de temps : de 1 à 2 h de trajet pour l’aller et pour le retour en plus du coût de ces transports.

Ils ont été très intéressés par nos actions et ont voulu visiter une de nos bibliothèques. Rendez-vous a été pris pour le dimanche matin 10H à la BOSY, à Yoff.
Entre temps, Marie N’dao avait fait le compte rendu de notre entretien au Président du Conseil Régional et demandé qu’il envoie quelqu’un de son staff pour la visite de la BOSY.
Dimanche matin, sont donc arrivés à la BOSY :

  • Marie N’Dao, Présidente de la commission
  • Les 3 conseillers régionaux membres de la commission :
  • Dame Niang 1er adjoint au maire de la commune d’arrondissement des Parcelles Assainies, chargé de l’éducation et de la santé
  • Awa Lô, présidente de la commission jeunesse de la commune d’arrondissement de Fass Colobane Gueule Tapée
  • Cheikh Abdoulaye Ba, président de la commission Arts et Culture
  • Plus tardivement deux autres conseillers sont arrivés, dont l’une chargée de la jeunesse. Ainsi que le chef de cabinet du président Abdoulaye Faye, Amadou Gueye

Ils ont été frappés par la popularité de la BOSY. Alors qu’ils cherchaient leur chemin à Yoff en demandant le centre socio-culturel, on leur a répondu qu’il fallait demander la BOSY, la bibliothèque, tout le monde connaît !
Après la visite des différents espaces de la BOSY accompagnée par l’un ou l’autre des bibliothécaires présents ainsi qu’une présentation du journal « Pencem Yoff » une discussion s’est engagée entre les membres de la BOSY, les conseillers régionaux, le chef de cabinet et nous.
Cette discussion a fait émerger plusieurs idées :

  • Le besoin de structures de proximité
  • Le rôle de telles structures pour la formation culturelle et sociale de la jeunesse
  • Le rôle particulier du conseil régional dans cette problématique
  • L’articulation des différentes bibliothèques appartement à différents réseaux : Lire en Afrique, la DACEPS, etc et le Conseil Régional de Dakar.
    L’intervention d’un bibliothécaire les a aussi beaucoup frappés. Celui-ci reprochait que les subventions allaient en masse aux événements sportifs et jamais à la lecture-culture. Or les évènements sportifs sont éphémères et les bibliothèques durables.
    Deux des conseillers présents nous ont demandé, en aparté, de faire une bibliothèque chez eux : à Parcelles Assainies et à Sacré cœur.

A l’issue de cette discussion, rendez-vous a été pris pour aller ensemble visiter la bibliothèque phare de la mairie de Dakar celle du centre socio-culturel « Derklé ». Ce centre a été construit par Mamadou Diop, maire de Dakar, alors qu’Abdoulaye Faye était le maire de la commune d’arrondissement (1992). A cette époque Amadou Gueye était conseiller municipal et promoteur de ce centre. La bibliothèque de ce centre marque le pas et Marie N’dao nous demande notre aide pour une relance vigoureuse

Visite de la bibliothèque du centre culturel Derklé

Cette visite a eu lieu avec Amadou Gueye, ancien conseiller municipal de la commune et actuel chef de cabinet du président du conseil régional de Dakar et de Marie N’Dao, Présidente de la commission des activités socio-culturelles au conseil régional de Dakar.
Ce centre est entré en fonctionnement en 1992. Il est construit en matériau traditionnel (banco + ciment) de style sahélien. Il est très vaste et dispose d’un poste de santé (type dispensaire), d’un bureau d’état civil, de salle de conférence et salle de classe, d’une maternelle/jardin d’enfants de 3 classes, de salle de formation couture broderie pour jeunes filles (15 machines à coudre Singer à pédales), de terrains de sport, un théâtre de verdure (entièrement bétonné), d’une bibliothèque auxquels s’ajoute une réserve foncière non encore occupée.
Les salles peuvent être louées pour les cérémonies mariage, baptême, etc.

La bibliothèque est très vaste, très bien équipée en mobilier adapté à leur fonction est composée de plusieurs espaces bien délimités :

  • une salle d’accueil et de prêt équipée d’un comptoir et d’étagères à revues, (dotés d’abonnements par le centre culturel français)
  • une grande salle destinée à la lecture jeunesse équipée de nombreuses étagères (1/3 seulement de la capacité est garni de livres : 1500 livres environ
  • une grande salle pour la lecture adulte équipée de 2500 livres
  • une immense salle de lecture de 90 m2 équipée de petites tables à 4 places et de nombreuses chaises.
    Les murs sont tapissés d’étagères entièrement vides. Il est probable que cette salle n’a jamais servi.

La bibliothèque a été dotée d’un fonds de 7000 livres au départ qui n’a pas été renouvelé depuis 10 ans. Il reste actuellement 4000 livres dont certains sont en très mauvais état où très jaunis, rares sont ceux qui sont consolidés et plastifiés. La bibliothèque était gérée par 3 fonctionnaires municipaux.
Avec la suppression de la communauté urbaine de Dakar, ces fonctionnaires n’étant plus payés, ils ne travaillent plus.

Il y a actuellement un bibliothécaire rémunéré et des jeunes filles bénévoles qui l’aident. Le centre pense à relancer l’activité avec une équipe du matin et une équipe d’après-midi qui sera payée par le centre et par la mairie d’arrondissement.
Ils ont mis à profit l’été pour trier et reclasser les livres en adoptant la cotation DEWEY. Ils ont, en outre, reçu 450 livres de la coopération française.
Ils comptent 120 abonnés pour une population estimée à 40 000 habitants des quartiers Derklé, Castor, Sicap, Dieuppeul, cité Marine. Sur ces 40 000 habitants, on peut estimer 60 % de jeunes dont la moitié a l’obligation de lire pour les besoins de sa scolarité ce qui fait pour le quartier au moins 12 000 lecteurs obligés.
La bibliothèque très bien équipée en espace, mobilier, livres et personnel ne s’adresse qu’à 1%, de ce lectorat obligé.
Amadou Gueye et Marie N’dao nous ont demandé notre avis pour les aider à relancer l’activité de cette bibliothèque dont ils souhaitent faire la vitrine de leur politique de relance.
Nous avons, à chaud, fait quelques remarques :

  • Améliorer la signalétique externe
  • Faire une campagne de promotion dans le quartier, les écoles
  • Définir une politique, des objectifs et en suivre les résultats.
  • Intégrer des jeunes du quartier au fonctionnement afin qu’ils fassent la promotion de la bibliothèque dans leurs réseaux de connaissance (école, famille, voisins, ASC, …)
    Marie N’dao compte sur nous pour l’aider à réussir au cours de son mandat. Elle nous a raccompagnées à Yoff après nous avoir fait visiter son cabinet dentaire dans le quartier Castor à deux pas de la VDN.

RENCONTRE DES MAIRES DES COMMUNES OU NOUS AVONS MIS EN PLACE DES BIBLIOTHEQUES

Rencontre de Bathilly Diallo – maire de Ouakam

Nous avions pris rendez-vous avec le nouveau maire de Ouakam pour le tenir informé de l’organisation du stage dans sa commune et faire le point avec lui sur les relations entre la nouvelle municipalité, le foyer des jeunes où est logé la bibliothèque et Lire en Afrique.Il nous a informé qu’il avait l’intention de reprendre en direct la gestion du foyer des jeunes actuel et du centre socio-culturel nouveau. Les intégrer dans le périmètre municipal et de les faire gérer par des fonctionnaires municipaux.
Il nous a précisé qu’il n’intervenait pas sur le contenu des activités types bibliothèques mais s’intéressait avant tout à la gestion des finances municipales : entrées et sorties.
La seule chose qu’il attend de nous, ce sont des ordinateurs pour sa mairie. Il a en effet un grand projet de centre de formation informatique et il lui faut 40 ordinateurs. Il sera situé au centre de Ouakam dans les locaux actuellement loués en attendant l’achèvement de la construction de la nouvelle mairie.

Rencontre de Mamadou Diop – maire de Yoff

Devant l’incertitude qui plane sur l’avenir de la BOSY et les informations qui circulent à propos des locaux, qui devraient être repris par leur propriétaire, Gane N’doye, nous avons demandé et obtenu une audience avec Mamadou Diop, nouveau maire de Yoff et ancien maire de Dakar (non réélu) à laquelle participait le 2 ème adjoint.
Une délégation de 3 bibliothécaires de la BOSY : Mamadou N’Doye, Alioune Gueye et Ousmane N’Doye et de Marie Josèphe et Eliane. Elle a demandé les intentions du maire et exposé sa vision du problème.
En réponse, Mamadou Diop nous a dit que la construction du centre socio-culturel de Yoff et de quelques autres dans le périmètre de Dakar (Ouakam, …) bouclait pour lui la création de ces infrastructures dans tous les arrondissements de la commune de Dakar. (19 arrondissements)
Il entendait arrêter la location de la maison de Gane N’Doye et transférer le fonds documentaire de la BOSY dans le nouveau centre socio-culturel.

Nous avons précisé :

  • Selon les mesures que nous avons relevées, un quart à peine du fonds de la BOSY (10 000 ouvrages) pourrait tenir dans le nouvel espace réservé à la bibliothèque dans le nouveau centre socio-culturel.
  • Le nouveau complexe répondra aux besoins des habitants des nouveaux quartiers dans le périmètre d’extension de Yoff, on peut concevoir la création d’une seconde bibliothèque de lecture publique pour ces nouveaux habitants sans pour autant priver les anciens quartiers traditionnels de la BOSY. Ce nouvel équipement apparaissant comme nécessaire devant l’augmentation importante de la population de Yoff dans ces nouveaux quartiers.
  • Pour les quartiers traditionnels, qui se trouvent très éloignés du quartier de la mairie, tel Tonghor, il est nécessaire de maintenir la BOSY à M’benguenne.

Le deuxième adjoint, lui-même lecteur de la BOSY, a appuyé nos arguments et a confirmé que le propriétaire désirait vendre sa maison.
Mamadou Diop a alors dit que la mairie pouvait acheter la maison de Gane N’Doye et que la BOSY pourrait alors rester où elle était, demandant notre aide pour doter la nouvelle bibliothèque en livres. Il a évoqué également la nécessité de rénover le bâtiment de l’actuel foyer des jeunes.

Rencontre de Mar Diouf – maire de Bargny et ex Président du Conseil Régional de Dakar

Lors de notre visite à Bargny, les bibliothécaires nous ont informées qu’il n’y avait aucune avancée concernant la mise à disposition d’un local permettant d’installer la totalité du fonds puisque la moitié seulement des livres tient sur les étagères, le reste étant en cartons dont la plupart des livres pour enfants. Ils nous ont déclaré que seul le maire, Mar Diouf, pourrait donner les instructions nécessaires pour faire évoluer la situation.
Nous convenons donc d’initier une démarche en direction de Mar Diouf en profitant de notre présence dans la région pour accompagner la délégation de bibliothécaires dans leur requête.

Nous avions rendez-vous au domicile de Mar Diouf le lundi 5 à 12H. Après avoir fait antichambre pendant une heure et demie, Mar Diouf, apparaît dans la salle d’attente et nous nous présentons. Un bibliothécaire de Bargny devait être présent à ce rendez-vous mais a été retenu à Rufisque par un entretien d’embauche.
La conversation se poursuit debout dans la salle d’attente, en présence d’une autre personne qui attendait, Cheikh Ba –journaliste, rédacteur en chef d’une publication mensuelle « le populaire ».
Mar Diouf est très en colère. Il nous précise que nous n’avons pas rendez-vous, qu’il n’y a pas de bibliothèque à Bargny, qu’il n’y en a jamais eu. Il nie les faits que nous lui relatons et précise qu’il n’y a aucune bibliothèque à la maison de la femme et qu’il n’y en aura jamais. Lorsque nous mentionnons l’identité des bibliothécaires, il répond que ce ne sont pas des résidents de Bargny mais des gens de l’extérieur.
Au cours de la conversation, il nous informe qu’il a le projet de créer une grande bibliothèque avec des professionnels. Il ajoute que lorsqu’il était président du Conseil Régional, les canadiens lui ont proposé des tonnes de livres qu’il a refusées. Jean François Deniau (Président d’ADIFLOR) lui a proposé des conteneurs entiers de livres qu’il a toujours refusé.
Voyant qu’il était inutile de prolonger la rencontre, nous sortons.

Nous nous sommes fait jeter dehors mais nous avons raconté cette rencontre à Marietou Diongue Diop et à Marie N’dao qui toutes deux nous ont assuré de leur soutien à la bibliothèque de Bargny et à leurs bibliothécaires bénévoles.
Marie N’dao nous a informé qu’il y a deux élus conseillers régionaux originaires de Bargny et que nous devrions les saisir de ce problème de locaux.

Rencontre de Omar Sarr – maire de Dagana et ministre de la pêche du gouvernement Wade

Très difficile de joindre Omar Sarr au téléphone. Après des dizaines de tentatives nous finissons par tomber sur lui. Son secrétariat, nous donne le téléphone de son chauffeur Moussa. C’est une bonne chose à savoir pour la prochaine fois (Moussa nous a demandé un cadeau en regardant son bras sans montre en nous disant que quand il regardera notre cadeau : une nouvelle montre, il pensera à nous.).
Nous allons déjeuner avec Omar et deux de ses amis (son avocat d’affaires et un collègue du ministère de la pêche chargé des armements de la pêche industrielle). Nous parvenons à savoir que les fonds sont débloqués à la mairie pour la fabrication des étagères manquantes et qu’il va contacter son équipe à Dagana pour accélérer la fabrication.

Nous l’informons que dans ces conditions nous reviendrons en janvier pour aider les jeunes bibliothécaires de Dagana à installer les 3000 ouvrages encore en cartons. Nous lui demandons une voiture pour ce déplacement qui nous est accordée.

CONSTRUCTION D’UN BÂTIMENT A USAGE DE BIBLIOTHÈQUE , LES CONSEILS DE VÉRONIQUE BERTRAND

Véronique à construit et géré un hôtel a Sali, qu’elle a vendu lors de sa séparation de son mari. Elle habite Yoff pour la scolarité de son fils qui fréquente le lycée français Jean Mermoz, où il est ami avec le dernier fils de Sembene Ousmane. Elle s’est inscrite à la BOSY et a proposé ses services, mais devant la réaction des bibliothécaires yoffois, elle a souhaité nous rencontrer lors de notre prochaine visite.
Elle n’a plus le téléphone, nous nous rendons donc chez elle a Yoff Diamalaye. Après notre départ en mai, elle a bien été contactée par Alioune et a participé au tri des livres de Yoff 2, mais depuis les vacances il ne l’a pas recontactée. Elle ne veut pas en prendre l’initiative ne souhaitant pas intervenir dans les affaires yoffoises. Elle souhaite reclasser les livres jeunesse et se dit prête à participer à toutes les tâches qu’on voudra bien lui confier.
Nous abordons avec elle la question de la construction d’une bibliothèque de proximité.
Pour une bibliothèque de 100 m2, elle estime que le coût à 10 millions de FCFA. Elle se base sur les prix de vente par les promoteurs de M’bao qui proposent des maisons individuelles de 100 M2 au prix de 12 millions de CFA incluant le terrain estimé à 2 millions et la marge du constructeur. Selon elle, le second œuvre d’une maison individuelle est beaucoup plus onéreux que celui d’une bibliothèque dans lequel les sanitaires, l’électricité et les huisseries sont moins importants. Elle trace une esquisse de plan selon les indications suivantes de trois blocs contigus sans porte et ménageant deux espaces extérieurs qui peuvent être intégrés aux espaces lectures et enfants.

  • 1 salle de lecture de 30 m2
  • 1 espace enfants de 30 M2
  • 1 accueil, prêts + livres adultes de 40 M2
  • 1 local de rangements + sanitaires de 10 M2

Ses conseils d’architecte :
Le plan dépend du terrain et des besoins définis par la maîtrise d’ouvrage, il n’y a pas de plan type mais des plans qui tiennent compte de l’environnement du terrain où sera construit le bâtiment. Il y a de bons architectes au Sénégal.

Le gros œuvre ne coûte presque rien au Sénégal, ce sont des parpaings faits sur place et des enduits de ciment sans revêtements de plâtre ni isolation. Ce qui coûte relativement plus cher qu’en France ce sont : le carrelage, la menuiserie et l’électricité. Il faut de toute façon mettre des équipements de bonne qualité pour assurer leur longévité.
Elle nous conseille de mettre du bon carrelage. Selon elle, tous les carrelages maintenant sont de bonne qualité et sont classés selon l’usage du local. Mais le carrelage courant que l’on trouve au Sénégal qui doit importer du tout bas de gamme est de mauvaise qualité.
L’autre conseil concerne l’étanchéité qui est souvent négligée au Sénégal mais qui est primordiale.

Pour les huisseries elle conseille l’aluminium qui est d’une plus grande longévité, mais ce poste de coût peut être minimisé en supprimant les portes intérieures par une conception judicieuse des différents espaces.

Pour la chaleur, elle conseille une hauteur sous plafond pas inférieure à 3,20 m, ainsi que de mettre en vis à vis fenêtres et portes extérieures pour provoquer des courants d’air. Selon elle, le problème de la chaleur dans la région de Dakar ne se pose que trois mois dans l’année.

Pour permettre une utilisation maximale des murs, pour l’éclairage naturel, les fenêtres ou carreaux de verre doivent être prévus en hauteur à partir de 2 m du sol et sur une hauteur de 0,8m.
Cependant pour éviter l’impression de confinement, il faudra malgré tout ménager des fenêtres sur toute la hauteur pour les courants d’air, par exemple devant les tables de lecture.

Les estimations de coût pour 100 M2 :

  • gros oeuvre 30 000 FF
  • carrelage 10 000 FF
  • plomberie 05 000 FF
  • électricité 10 000 FF
  • étanchéité 15 000 FF
  • menuiserie 15 000 FF
  • peinture 10 000 FF
  • total 95 000 FF

RENDEZ VOUS OFFICIELS

Rencontre de Gérard Montant – attaché culturel à l’ambassade de France

Gérard Montant remplace Joel Lebret au poste d’attaché culturel à l’ambassade de France. Nous obtenons un rendez-vous pour lui présenter nos activités.

Après nous avoir écoutées, il nous pose quelques questions pour comprendre comment nous travaillons, en particulier qui nous finance, comment fonctionnent réellement ces bibliothèques. Nos réponses l’étonnent mais l’intéressent.
Remarquant notre domiciliation à Montreuil, il nous interroge sur nos relations avec la mairie et avec le salon de livre jeunesse. Nous l’informons de l’absence de financement ou d’aide quelconque. Il nous fait part de son parcours. Il vient juste d’intégrer la fonction publique jusqu’à présent sa femme et lui étaient des permanents de la CGT à Montreuil. Sa femme venant d’obtenir un poste de chargée de mission aux affaires sociales à l’ambassade de France à Dakar, il l’a suivie et a obtenu un poste d’attaché culturel. A la CGT il était responsable de la revue des consommateurs.
Remarquant qu’en dehors de la coopération officielle, il existe de nombreuses initiatives de bénévoles et bonnes volontés qui, représentent peut-être 90 % de ce qui est réalisé en coopération Nord Sud, il souhaite faire une publication trimestrielle pour faire connaître ces initiatives.

Nous lui soulignons la faiblesse de nos bibliothèques dans la structure du fonds et faisons part de nos besoins :

  • Au moins 10 % du fonds composé de littérature africaine et documentaires concernant la réalité africaine.
  • Une dotation annuelle d’au moins 30 à 50 nouveautés pour soutenir ou générer l’intérêt des lecteurs assidus.
  • Le besoin de passer à une autre dimension, en disposant au Sénégal d’une ressource qui puisse assurer les tâches de suivi rapproché, de coordination, de formation, tâches que nous effectuons nous mêmes lors de nos courts séjours, mais la dimension de notre réseau (14 bibliothèques) et sa dispersion sur tout le territoire sénégalais excède nos disponibilités personnelles (Marie Josèphe et Eliane).

Il s’est dit très intéressé par ce que nous faisons. Il nous a encouragées à déposer des dossiers pour obtenir des financements dans le cadre des ‘projets innovants’ du plan triennal de développement de la lecture financé par la France et qui débutera en Janvier 2003.
Il nous demande de prendre rendez-vous pour une séance de travail pour discuter de nos projets, lors de notre prochain séjour.
Une volontaire de progrès est arrivée la semaine précédente pour gérer le plan d’action triennal FSP. Elle sera mise à la disposition de Marietou Diongue Diop, directrice à la DLL et travaillera dans les locaux de la direction du livre, c’est elle qui instruira les dossiers de demandes de financement.
Les décisions de financement dépendront d’un comité de pilotage auquel participe Gérard Montant, au titre de l’ambassade de France ; Marietou, en tant que responsable du plan de développement et la volontaire, en tant que gestionnaire du projet. Aucun financement ne pourra se faire sans l’accord de l’ambassade de France.

Autres remarques formulées :
Il pourra s’occuper des formalités de dédouanement si nous lui adressons nos envois.
Il reçoit sporadiquement des envois de livres qui résultent soit de marchés passés par l’administration française et expédiés aux différents conseillers culturels sans destinataires précis, soit d’opérations non identifiées. Il détient en particulier des centaines d’ouvrages scientifiques. Il a enfin trouvé un débouché pour ces ouvrages en la personne d’une enseignante qui a fait valoir le besoin sensibiliser ses élèves filles aux matières scientifiques.

Rencontre de Marietou Diongue Diop – Directrice à la Direction du Livre et de la Lecture – Ministère de la Culture.

Nous avions pris rendez-vous pour Brigitte Field - chargée de mission au Conseil Régional Paris Ile de France - avec Marietou pour le mercredi matin 10H. Rendez-vous pris par téléphone depuis Paris et confirmé via internet.
Nous avons récupéré Brigitte à l’hôtel de région, place de l’Indépendance, pour la conduire à la direction du livre rue Albert Sarrault, à deux pas de là, mais nous avons parcouru ces deux pas en 4/4 climatisée avec chauffeur.
Marietou était absente, partie à un séminaire à Joal. Brigitte a protesté auprès du secrétariat.

Nous avions, pour notre propre compte, pris un second rendez-vous le mardi 5 à 10H. Curieusement, le lundi 4 nous avons reçu trois ou quatre coups de téléphone pour confirmer le rendez-vous puis pour le déplacer au soir chez elle, Marietou étant en arrêt de travail, c’est à dire juste avant notre embarquement. Nous avons d’abord fait enregistrer nos bagages puis nous sommes allées chez Marietou.
A sa demande, nous lui avons relaté nos visites aux bibliothèques du réseau Lire en Afrique ainsi que nos constats sur les bibliothèques visitées du réseau de la DACEPS. Elle a noté des contacts pour Bargny et demandé ceux des nouvelles bibliothèques que nous allons créer à Pire Goureye, Niaga, Dioffior et Loul Sessene.

Nous lui avons demandé un exemplaire de l’enquête sur l’existant réalisée par les étudiants de l’EBAD et elle nous a répondu que ce document était incomplet qu’il y manquait notamment les bibliothèques de notre réseau et celles des CLACS.
Nous l’avons informée de la tenue de notre séminaire en avril et demandé à bénéficier de salle de réunion à Douta Seck, elle nous demande de lui écrire pour qu’elle puisse réserver.
Elle nous a encouragées à déposer des projets dans le cadre du plan triennal de développement de la lecture financé par la France dans la rubrique « projets innovants ».

Elle nous a aussi précisé que les bourses de 300 000F par bibliothèques devaient être financées par sponsoring. Cette opération n’a pas marché, les sponsors ont choisi d’appuyer des projets individuels par des bourses de 10 000 FCFA.
Il n’y a eu que deux réceptions de conteneurs en 2002 : l’un envoyé par ADIFLOR dans le cadre de l’opération « Je parle français et toi », l’autre commandé par elle-même pour les besoins des bibliothèques départementales.

Rencontre de Monsieur Gueye – directeur de l’école élémentaire de Ouakam

Monsieur Gueye souhaitait nous rencontrer pour nous demander des livres pour la nouvelle bibliothèque construite dans son école.
Nous l’avons informé en présence de Daouda Gueye et de Assane Moulay, membres de ALAL et bibliothécaires à la bibliothèque de Ouakam de l’existence d’un fonds de 7000 livres dont plusieurs milliers de livres pour enfants. Il ne semblait pas être au courant. Nous l’avons donc invité à faire savoir à ses instituteurs et élèves de l’existence d’une bibliothèque à proximité et lui avons expliqué que pour l’instant la priorité n’était pas à la multiplication des équipements mais à les faire fonctionner efficacement au profit de toute la population de Ouakam, y compris la population scolaire.

VISITES DES BIBLIOTHEQUES

Visite de la bibliothèque de Yoff 2

Une nouvelle directrice est arrivée à Yoff 2. Elle nous a dit qu’elle souhaitait développer l’activité de la bibliothèque en direction des élèves de son école.
L’équipe Alioune Gueye, Adama Dione et Véronique Bertrand a trié les livres, retiré manuels et livres usagés. Selon notre estimation il reste 2000 livres y compris les 650 que nous leur avons donné en mai 2002.
Pour le fonctionnement :

  • ils souhaitent remplacer le registre de prêt par des fiches individuelles par lecteurs . nous avons acheté 500 fiches bristol en 4 couleurs et leur avons porté
  • Marie Josèphe s’est engagée à leur faire les cartes d’adhérents et à les leur faire parvenir.

Visite de la bibliothèque de Thiaroye Kao

L’activité pesée et nutrition des jeunes enfants semble arrêtée et ils ont redéployé la bibliothèque dans une seule salle. Ils ont 4 étagères de 2m x 2 m. La moitié seulement des livres a été transférée dans la nouvelle salle dédiée à la bibliothèque.
Le rangement des livres étant aléatoire, nous avons immédiatement procédé au reclassement et découvert ainsi une couche de poussière impressionnante. Ils ont énormément de manuels et beaucoup de livres pour enfants. Les livres pour enfants ont été regroupés dans la seule salle qui peut être fermée, les manuels et les ouvrages pour adultes sont stockés dans la salle informatique.

Marie Josèphe a examiné le registre des prêts et constaté un taux de retour de 30 %. Nous avons donc eu une explication assez vigoureuse sur le mode de fonctionnement.

C’est l’instituteur en école primaire privée qui s’occupe de la bibliothèque mais comme les livres sont en libre accès toute la journée quand des livres sont rendus en dehors des heures de permanence le registre n’est pas renseigné (on ne parle pas des retraits en dehors des heures de permanence !).
Ils ont promis qu’ils allaient améliorer leur mode de fonctionnement.
Ils nous ont informées qu’ils recherchaient un autre local.

Visite de la bibliothèque de N’Gor

Nous sommes passées à l’improviste à N’gor un matin (10H). N’gor fait partie des centres socio-culturels gérés par la DACEPS de la mairie de Dakar et dispose de fonctionnaires municipales.
La bibliothèque est ouverte et en état de fonctionnement.

Quand nous sommes arrivées 4 femmes, apparemment les membres du personnel du centre socio-culturel, étaient installées sur les tables de lecture occupées à prendre un petit déjeuner tout en discutant.
Moussa du COJEN s’occupe toujours de la bibliothèque mais il n’était pas encore arrivé.
Ils ont environ 4000 livres, avec des raretés sur l’Afrique des éditeurs Karthala , NEA et d’autres. Ils disposent d’un fonds excellent.
Ils annoncent 40 adhérents !

Visite de la bibliothèque de SICAP Jet d’eau

En allant chercher Omar Sarr à la SICAP, nous sommes passées dire un petit bonjour au bibliothécaire Sada Kane, qui nous a immédiatement reconnues. Pour sa bibliothèque, gérée par la mairie de Dakar, rien n’a changé malgré ses nombreuses demandes, il n’a reçu aucun livre nouveau et n’a toujours pas de livres pour enfants. Lors de notre passage, il y avait plusieurs lecteurs installés aux tables et travaillant apparemment des matières scolaires. (C’est la seule bibliothèque de la mairie de Dakar où nous avons vu des lecteurs).
Nous avons évoqué ce cas avec Marietou Diongue Diop. Elle nous a dit ne pas comprendre parce que cette année entre les dons d’ADIFLOR et les achats à Biblionef elle a distribué des milliers de livres pour enfants, d’abord aux bibliothèques de son réseau de bibliothèques départementales (8) ensuite aux petites bibliothèques qui en avaient fait la demande par lots de 200.

AUTRES FAITS MARQUANTS

Une manifestation de la population à Thiaroye Kao suite à la chute de câbles de haute tension qui ont tué un enfant et ses trois sauveteurs. Cet accident est le troisième arrivé en six mois, le précédent, un câble tombé sur une voiture avait tué deux personnes sur le coup et blessé six autres. La police a attaqué la foule aux gaz lacrymogènes.

Le naufrage du jola a fait péril 400 étudiants et lycéens, la fleur de la Casamance. Le nombre de disparus, selon les calculs faits à Ziguinchor où tout le monde se connaît se monte à plus de deux milles personnes, ce qui est considérable.

Un nouveau remaniement ministériel est venu discréditer l’équipe en place.
Les cases des tout petits sortent de terre et les membres de l’équipe Wade recherchent des financements pour les équiper et les faire fonctionner.


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