DJIREDJI Bilan annuel 2012

mardi 26 février 2013

A l’origine de la bibliothèque de Djiredji, une demande formulée par Cherif Tacky, résidant à Paris et originaire de ce secteur.

Lire en Afrique s’est rendue pour la première fois dans cette localité en décembre 2008 pour s’assurer, sur place, de l’existence d’un local adéquat permettant d’accueillir les collections, de la volonté des populations de s’engager dans un projet de bibliothèque communautaire et de leur capacité à pourvoir aux rayonnages et au transport de la dotation de Joal, lieu où elle est préparée et entreposée par Lire en Afrique, jusqu’à destination.

A l’arrivée de l’équipe de Lire en Afrique en pirogue toute la population nous attend sur la rive du fleuve malgré nos deux heures de retard dues aux difficultés de transport : élèves et professeurs des écoles et du CEM, chefs traditionnels et autorités administratives.

La première visite est pour le préfet avec une importante délégation du village puis pour les locaux potentiels, un premier local trop exigu, situé dans l’enceinte de l’école primaire s’avère inadapté, puis l’une des salles du bâtiment de la communauté rurale semble plus appropriée. La question des étagères est ensuite abordée avec à l’appui les modèles recommandés par Lire en Afrique et les explications techniques indispensables à leur réalisation par les menuisiers locaux. Lire en Afrique a alors donné son accord pour la création de la bibliothèque et son intégration au réseau des bibliothèques Lire en Afrique

Le bibliothécaire, Moussa Sagna, a été formé lors de la session de formation de mars avril 2009 dispensée par Lire en Afrique à Simbandi Balante sur le thème « Faire vivre sa bibliothèques ».

Les collections, ont été acheminées à cette même période conjointement à celles de Samine Escale jusqu’à Simbandi Balante où les cartons ont été chargés sur la pirogue pour traverser le fleuve. (Coût du transport 70 000 FCFA) par bibliothèque.

Mais la question des étagères et du local ne sera réellement réglée qu’en février 2010 à l’occasion d’une nouvelle visite de Lire en Afrique à Diredji.

Le local définitif est une construction réalisée par une ONG pour un projet d’activités féminines et non utilisés jusque là.

Derrière la construction rectangulaire, une case utilisée comme espace de lecture et consultation sur place par les lecteurs.

Depuis, la bibliothèque fonctionne au grand bénéfice des élèves et enseignants selon le rapport oral du bibliothécaire Moussa Sagna, rencontré à l’institut français de Ziguinchor en décembre 2011 :

« Le professeur de français de 6° a obligé ses élèves à s’inscrire à la bibliothèque. Les 15 enseignants du lycée de Marsassoum, venus à Djiredji pour corriger les épreuves du BFEM, ont visité la bibliothèque et ont exprimé le souhait de bénéficier d’une telle bibliothèque. Les enseignants du CEM de Sindina sont venus emprunter “Sous l’orage” de Seydou Badian. Le gérant du CLAC de Sedhiou a séjourné 2 jours à Djiredji et, en visitant la bibliothèque, a dit qu’une bibliothèque comme ça, ça n’est pas pour Djiredji, c’est trop pour Djiredji ! que le CLAC de Sedhiou ne dispose que de vieux journaux et quelques 120 livres.

Le CEM a construit 16 salles de classe 4 en 6°, 3 en 5°, 3 en 4°, 3 en 3° soit 711 élèves. Les élèves vont ensuite au lycée à Sedhiou.
Le primaire commence à fréquenter la bibliothèque depuis 2011. En effet, avant la fin de l’année scolaire, je les ai convoqués. Ils sont tous venus, on a discuté et on a trouvé un consensus. Si les gosses n’ont pas les moyens, je donne une carte pour toute la classe qui compte parfois 50 élèves, le professeur donne 100 FCFA. J’accepte 100 ou 200F. (*)

L’une des enseignantes en poste à Djiredji préparait des examens, elle a vu la collection ESF. Depuis, elle vient chaque jour à la bibliothèque. Elle a été reçue a son concours et m’a appelé alors disant que c’est grâce à moi et à Lire en Afrique si elle est reçue.

Le secrétaire général de la commune rurale, Lamine Souané, est un grand lecteur de romans policiers et de romans. Il les choisit en fermant les yeux. Le principal du collège, lui aussi, lit beaucoup. Un professeur de français du CEM essaie de lire un numéro par jour de la revue éditée par la francophonie : “le français dans le monde’’ »

Depuis, Moussa nous a appris en 2012 que Djiredji sera prochainement dotée d’un lycée grâce à la bibliothèque. En effet, alors que dans la région de Seydiou les mises ne place de lycée sont gelées, l’inspection académique a décidé de faire une exception pour Djiredji parce qu’il y existe une bibliothèque. Le CEM de Djiredji s’est classé premier du département en 2012 pour le BFEM.

(*) N.B. Les revenus de la population sont très saisonniers parce que liées à la vente des noix de cajoux, dans l’intervalle, les familles ne disposent que de rares liquidités. Les bibliothécaires dans ce secteur pour ne pas pénaliser leurs lecteurs acceptent de faire crédit de la cotisation annuelle, très modique, jusqu’aux récoltes.

BILAN DE LA GESTION DE L’ANNÉE 2012 DE LA BIBLIOTHÈQUE COMMUNAUTAIRE LIRE EN AFRIQUE DE DJIREDJI

Moussa Sagna bibliothècaire

Sommaire

  • 1) Évaluation annuelle des adhésions
  • 2) Bilan annuelle des prêts
  • 3) Bilan sur les activités de la bibliothèque
  • 4) Conclusion

Fait à Djiredji le 2 février 2012

Évaluation annuelle des adhésions

Adhésions Nombre
Adhésions année 2011 387
Adhérents qui n’ont pas renouvellé 15
Adhérents qui ont renouvellé + 442
Nouveaux adhérents + 235
Adhérents de l’année 2012 = 677
Population scolaire de la ville de Meckhe 1594
Taux d’adhésions %

Constats
Quelles sont les causes de non renouvellement ?

  • Certains ont abandonné les classes et la lecture ou ont été transférés vers d’autres établissements en dehors de la commune
  • D’autres ont été exclus de la bibliothèque pour banditisme .
    Pour 2013, nous prévoyons de dépasser les 700 adhérents

Qui sont les adhérents ?

Catégories Nombres Total Total en % Pourcentages
Garçons Filles Garçons Filles
Primaire 15 12 27 4% 56% 44%
CEM 205 222 427 63% 48% 52%
Lycée 50 35 85 13% 59% 41%
Etudiants 12 9 21 3% 57% 43%
Enseignants 55 15 70 10% 79% 21%
Jeunes non sco. 8 4 12 2% 67% 33%
Adultes 20 15 35 5% 57% 43%
Total 365 312 677 100% 54% 46%

Constats

Compar2 à 2011, les élèves du primaire viennent régulièrement cette année. La fréquentation est obligatoire parce que les professeurs obligent leurs élèves à adhérer et ils leur donnent des exposés qui nécessitent de se documenter à la bibliothèque
Nous sommes très contents de l’implication des professeurs du CEM de Djiredji

Bilan des prêts.

Type/mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Tot %
Contes 20 15 8 10 7 6 4 2 1 0 3 5 81 4%
Albums 6 5 1 9 15 2 7 0 0 2 1 3 51 3%
BD 13 15 8 12 4 11 4 0 0 5 6 4 82 4%
Fictions J. 154 92 40 59 32 20 27 33 40 25 32 21 575 28%
Romans 151 97 99 202 53 94 71 41 74 39 59 72 1052 52%
Usuels 35 30 21 12 11 14 15 4 8 3 12 20 185 9%
Total 379 254 177 304 122 147 128 80 123 74 113 125 2026 100%

Constat
Les romans représentent la moitié des prêts, ce qui montre que nous passons progressivement de la lecture utile et obligatoire à la lecture loisirs

Conclusion.

Nous sommes satisfaits de notre bilan 2012 qui est en augmentation comparé aux années précédentes.

Nous félicitons notre partenaire Lire en Afrique qui nous accompagne dans ce travail et nous aide à la réalisation de ces initiatives. Il nous reste beaucoup à faire pour atteindre notre objectif.

Nous remercions le principal du CEM de Djiredji qui nous aide chaque jour pour développer la lecture.

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